mardi 16 octobre 2012

MOI MARTINE SOLDEUSE COMPULSIVE...


 



Non, non et non!!! Pourtant, j'avais tenu bon jusque- là, jusqu'à ce vendredi 27 juillet ...4 jours, il me restait 4 jours à tenir avant la fin des... SOLDES! Chaque jour je m'disais Martine, RESISTE ! Et j'y étais presque arrivée, j'étais presque guérie!Imaginez, j'arrivais même à passer devant les vitrines sans y prêter attention, c'est bien simple, je ne les voyais plus (enfin presque)...sauf que...cousine Anaïs s'est pointée chez moi pour une semaine de tourisme à Paris et son parcours «touristique» passe forcément à un moment donné de son séjour par la rue RIVOLI...est ses boutiques !!! Et impossible d'y échapper, moi qui lui avais promis que je lui consacrerai mon seul et unique jour de congé! J'adore cousine Anaïs mais pourquoi choisir le moment des soldes pour venir me voir alors qu'elle n'a pas moins de huit semaines de vacances cet été (oui elle exerce un métier qui demande beaucoup, beaucoup de repos, elle est institutrice) ne pouvait-elle pas choisir un autre moment ? Hein ?
Au début, j'ai bien essayé de me cacher les yeux à chaque fois qu'on frôlait une boutique, mais force est de constater que j'aurais été contrainte de fermer les yeux toute la journée ce qui vous en conviendrez n'est pas super pratique pour marcher! J'ai donc décidé d'affronter la réalité en osant regarder toutes ces vitrines bien en face, les yeux dans les yeux!!! Résiste... résiste... résiste...je m'dis Martine ça y est, te voilà guérie !!! Trois boutiques, tu viens de faire trois boutiques avec cousine Anaïs et tu n'as pas craqué! Bon, pour être tout à fait honnête, faut vous avouer que c’était pas mes préférées mais quand même, je suis fière de moi !!!  C’est quelques mètres plus loin, que tout bascula…
Au moment même où je relevais la tête, que ne vois-je en face de moi, dans une gigantesque vitrine où est inscrit en grosses lettres le mot SOLDES partout: Oh! Mon Dieu ! Mes chaussures!!! Celles que j’avais repérées ce printemps, j’avais réussi à résister jusque-là en me convainquant qu’elles étaient trop chères mais là… Bon allez, si cousine Anaïs fait l’impasse sur cette boutique, je ferai pareil et passerai tout droit et si elle rentre et bien…et bien…je serai bien obligée de la suivre et à ce moment-là on dira que c’est un signe...Quelle poisse (ou pas…),elle vient de repérer la vitrine! Ah non alors, pas mes chaussures!!!
-Tu chausses du combien toi? Je lui demande l’air de rien
-C’est pour me ridiculiser que tu me demandes ça? Me répond-t-elle
-Ben qu’est-ce que tu vas chercher là? Bien sûr que non, je me renseigne c’est tout!
-37!
-Quoi 37?
-Je chausse du 37!!!
-Non ? Du 37 ? C'est vrai? Ah super !
-Pourquoi super ?
-Enfin j’veux dire c’est…rare ! (ouf…aucun risque qu’elle me pique mes chaussures)
Ce qui ne l’a pas empêchée d’entrer quand même dans (mon) magasin de chaussures…Aïe…Aïe…Aïe…ça y est, je les ai déjà repérées…que faire ? Les ignorer ou m’approcher d’elles ? J’opte pour la deuxième solution, après tout ça ne m’engage à rien, je regarde c’est tout ! A peine je les touche que j’entends une voix derrière moi
-Aaaah, très très bon choix !
Je me retourne et qui vois-je ? Le vendeur !!!
-Vous voulez les essayer, je suis certain qu’elles vous iront à ravir ! ajoute-t-il
Manquait plus qu’ça, si le vendeur s’y met maintenant, comment je fais pour résister moi ?
Bon après tout ça n’engage à rien, je les essaye c’est tout…
C’est bien ce que je craignais, elles sont justes sublimes!!! En plus, elles sont super confortables, je m’sens comme dans des pantoufles!!! Et ma mère dirait que des chaussures dans lesquelles on se sent comme dans des pantoufles, faut pas hésiter une seconde à les acheter ! Je fais quoi moi maintenant ? Voyons combien elles me coûteraient ? Alors…Ah oui…quand même…
-Et à partir d’aujourd’hui, vous avez -30% supplémentaires !!!
Alors là…ça change tout ! Ne pas les prendre serait une grave erreur…Oh et puis elles sont trop gnon avec ce petit ruban qui se noue autour du mollet !!! Bon d’accord j’en ai bien quelques paires au fond de l’armoire mais pas des comme ça…enfin…pas avec un ruban...Et puis ce moins 30% là, juste aujourd'hui, c'est un signe, je me dois de les prendre!!!
J'attrape la paire de chaussures et ni une ni deux, je m'élance jusqu'à la caisse sans me retourner, de peur de culpabiliser et de les reposer sur le champ.
Quand même, je suis fière de moi, j'ai résisté, j'ai réussi à longer la rue de Rivoli en achetant qu'une seule paire de chaussures, je suis passée fièrement devant toutes les autres boutiques, sans rien acheter (ormis la  robe à bretelles et le petit top, tellement bon marchés que ça compte pas) ! Bon faut dire que j'avais donné ma carte bleue à cousine Anaïs après achat des chaussures avec interdiction formelle de me la rendre jusqu'à la maison. Du coup, c'est elle qui a dévalisé les boutiques, ce que je n'ai pas manqué de lui signaler!
-Dis-moi cousine, tu as prévu une malle pour ton retour? Lui dis-je en riant
-Le jour où je me verrai obligée de te confier ma carte bleue je m'inquièterai, pour l'instant, je gère!
-Si tu l'dis...
Elle a toujours réponse à tout, ça m' énerve...ça m'énerve!!!
Oh et puis après tout c'est pas de ma faute à moi si quand je vois le mot SOLDES écrit en grosse lettres (et même en petites ça  me dérange pas), j'ai toujours l'impression que c'est à moi que ça s'adresse, qu'on m'appelle, et comme je suis une fille bien élevée et bien...j'y vais!
Comme dirait l'infecte boss de ma copine Delphine: "les femmes, il y a deux mois dans l'année où on devrait les envoyer au bout du monde, c'est en janvier et en juillet!" Quel goujat!
Ceci dit, j'ai de la marge, janvier est encore loin et heureusement car ma thérapie des «soldeuses compulsives» est loin d'être terminée...d'ailleurs, le sera-t-elle un jour...?